Les graines et leurs atouts
Toutes ces graines, aussi fabuleuses soient-elles, sont à consommer avec modération. Jamais tous les jours, mais de temps en temps, en les alternant.
La graine de fenouil, pièce maîtresse de la digestion
Originaire du littoral méditerranéen, le fenouil séduisait déjà les Égyptiens qui le mâchaient pour avoir bonne haleine grâce à son goût anisé. Comment est-elle arrivée dans nos assiettes ? C’est Catherine de Médicis qui eut la riche idée de l’introduire dans la cuisine française.
C’est bon pour quoi ? C’est la graine du confort digestif par excellence. Elle stimule les intestins, régule le transit et réduit les ballonnements. Histoire d’ajouter d’autres cordes à son arc, le fenouil est aussi diurétique et surtout « basifiant », c’est-à-dire qu’il préserve l’équilibre acido-basique de notre organisme, souvent beaucoup trop acide.
On la consomme comment ? Une grosse cuillère à café saupoudrée sur une salade d’endives ou une salade crue. On peut aussi en glisser sur une viande blanche, type volaille, ou un poisson cuit en papillote. Pour les inconditionnels du fromage, on n’hésite pas à en éparpiller sur un morceau à croûte dure type comté, un fromage frais ou une pâte blanche sans croûte type chèvre.
La graine d’anis, le réflexe détente
Celle qu’on appelle la badiane ou l’anis étoilé est vieille comme le monde. L’écrivain romain Pline l’Ancien en vantait déjà les mérites au Ier siècle après J.-C. dans son Histoire Naturelle. C’est Marco Polo qui introduit cette plante originaire de Chine en Europe.
C’est bon pour quoi ? À l’instar du fenouil, l’anis joue également un rôle-clef dans la digestion, il réduit les ballonnements et rafraîchit l’haleine. Il soulage les toux grasses, calme pendant les moments de stress et facilite l’endormissement.
On la consomme comment ? Deux ou trois petites étoiles suffisent à diffuser leurs vertus dans tous nos plats. À saupoudrer sur une viande blanche, un gratin dauphinois ou à sucer comme un bonbon pour l’haleine.
La graine de nigelle, alliée de l’hiver
Forte de ses antibiotiques naturels, la graine de nigelle renforce le système immunitaire et lutte contre les infections respiratoires. C'est notre allié de l'hiver.
« Soignez-vous avec la nigelle, c’est un remède pour tous les maux à l’exception de la mort. » C’est ce qu’aurait dit le prophète Mohammed au VIIe siècle, selon Abu Huraira, célèbre rapporteur des traditions prophétiques. Utilisée depuis l’Égypte ancienne, c’est l’épice orientale dans toute sa splendeur.
C’est bon pour quoi ? Très intéressante en hiver forte de ses antibiotiques naturels, elle renforce le système immunitaire et lutte contre les infections respiratoires. Elle crée une barrière anti-rhume. Détoxifiante et tonifiante, elle soulage aussi les rhumatismes.
On la consomme comment ? Poissons, riz, volailles, pâtisseries, pommes de terre : à glisser sur tous si vous aimez son goût légèrement amer, pour qu’ils prennent une saveur orientale. Les adeptes du pain « maison » peuvent aussi l’associer dans la préparation. Plus simplement, la graine de nigelle est délicieuse dans une salade de carottes râpées. Une cuillère à café dans une vinaigrette pour deux personnes.
La graine de lin, le bon plan hydratation
On y avait déjà recours pour tout soigner il y a 10.000 ans, en Égypte. Dans son Histoire Naturelle, Pline l’Ancien ne mentionnait pas moins de trente remèdes à base de graines de lin.
C’est bon pour quoi ? Riche en oméga-3 et en oméga-6, dits « acides gras naturels », le lin participe à la conservation de la membrane cellulaire, au bon fonctionnement du système cardiovasculaire, cérébral, inflammatoire et hormonal. Il régule les symptômes hormonaux post-ménopause par exemple. Ses oméga-6 favorisent l’élasticité et l’hydratation de la peau et ses fibres optimisent le transit.
On la consomme comment ? Une cuillère à café à saupoudrer sur une viande blanche, sur des légumes, mais aussi sur des céréales type muesli au petit-déjeuner. On peut aussi la moudre et l’incorporer dans une pâte à tarte. Attention à la consommer rapidement, la graine de lin s’abîme vite. Une fois oxydée, elle ne sera plus aussi efficace.
La graine de sésame pour chouchouter le système cardiovasculaire
Probablement originaire d’Afrique, des fouilles en Turquie ont montré qu’on extrayait de l’huile du sésame depuis plus de 3000 ans. La graine de sésame est introduite aux États-Unis au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, par les esclaves africains qui avaient avec eux les semences.
C’est bon pour quoi ? Comme le lin, la graine de sésame est riche en acides gras essentiels, en fer, en protéines et en antioxydants. Elle protège ainsi le système cardiovasculaire, les membranes cellulaires (qui jouent un rôle important notamment dans la régulation du passage des nutriments) et facilite le transit.
On la consomme comment ? Le fer contenu dans la graine est assimilable avec de la vitamine C, à consommer par exemple avec une orange. Dans des pâtisseries orientales, une salade, sur un poisson ou sur une viande blanche, on peut saupoudrer l’équivalent d’une cuillère à soupe. Attention, la graine de sésame peut se révéler allergisante.
La graine de tournesol, l’antivieillissement de la peau
Avant d’inonder nos champs et nos intérieurs en été, cette plante originaire d’Amérique du Nord et du Nord du Mexique fut importée en Europe au XVIe siècle par les Espagnols. Principalement cultivé pour son huile, le tournesol fait partie des trois sources principales d’huiles alimentaires d’Europe.
C’est bon pour quoi ? Pour le métabolisme digestif et contre les allergies, grâce au manganèse, l’oligo-élément qu’elle contient. Bourrée de vitamine E dont les propriétés anti-oxydantes protègent les membranes cellulaires de la peau, la graine de tournesol prévient les signes de l’âge.
On la consomme comment ? Pour augmenter ses apports en vitamines, on la grille ! On peut aussi la rajouter dans des salades, de fruits ou salées, des pâtisseries, dans un bol de muesli le matin ou même la moudre dans une pâte à gâteau ou à crêpes. Ainsi moulue, la graine de tournesol peut aussi remplacer les pignons, trop gras, dans le pistou par exemple. Attention à ne pas l’utiliser en cas de calculs rénaux.
La graine de courge, le diurétique par excellence
Elle fut l’un des premiers légumes, avec les haricots et les pommes de terre, rapportés des Amériques sur le sol européen à l’arrivée de Christophe Colomb.
C’est bon pour quoi ? Diurétique, c’est la graine du confort urinaire. En luttant contre les irritations de la vessie, comme les infections urinaires, elle est un véritable atout pour les femmes presque exclusivement touchées par le problème. Riche en fer, elle lutte contre l’anémie, la fatigue et renforce le système immunitaire.
On la consomme comment ? On peut simplement la mâchouiller ou en saupoudrer l’équivalent d’une cuillère à café dans une salade, ou dans notre bol de muesli le matin.
La graine de chia, le coupe-faim naturel
La graine de chia est un coupe-faim naturel. Trempée trente minutes dans l'eau, la graine de chia gonfle et forme une matière grumeleuse.
Utilisée dès 3500 avant JC, la graine de chia est originaire d’Amérique Centrale. Chia signifiant « force » en maya, elle constituait la base de l’alimentation des Aztèques et des Mayas, qui l’utilisaient notamment pour booster leur énergie pendant la marche.
C’est bon pour quoi ? Pour le système cardiovasculaire. Grâce aux fibres et aux oméga-3 qu’elle contient, la sensation de satiété est rapidement ressentie, ce qui en fait aussi un très bon coupe faim naturel. La graine de chia réduit le mauvais cholestérol et améliore le traitement du diabète. Elle favorise le transit et empêche l’irritation de la muqueuse intestinale.
On la consomme comment ? On peut la moudre et la saupoudrer dans nos pâtes à gâteaux ou à tarte. Trempées trente minutes dans l’eau, les graines forment un mucilage, une matière légèrement grumeleuse qui aura un effet lubrifiant pour le transit.
La graine de moutarde, pour une bonne digestion
Bien avant celle de Dijon, la moutarde marquait déjà les anciennes cultures méditerranéennes. Les Égyptiens, les Grecs et les Romains l’utilisaient en broyant la graine pour rehausser le goût des viandes et des poissons. Comment est-elle arrivée chez nous ? Vraisemblablement un coup des Romains.
C’est bon pour quoi ? Pour le système digestif qu’elle fluidifie en stimulant la production de suc gastrique et de salive. Riches en vitamines A, B9 et antio-xydante, les graines de moutarde sont bonnes pour la peau et la vue.
On la consomme comment ? Dans une salade pour rehausser le goût, à rajouter également dans la cuisson du choux, dans la choucroute par exemple. On en trouve aussi très souvent dans le curry indien et les cornichons.
Les graines de pavot, l’atout calme
« Plante de joie ». C’est ce qui qualifiait le pavot sur une tablette sumérienne retrouvée, datant de plus de 4000 ans. Plutôt connu aujourd’hui pour en extraire des drogues (l’opium et plus tard l’héroïne), l’usage du pavot pour aromatiser le pain ne daterait que du IIe siècle.
C’est bon pour quoi ? Bourré de vitamines B1, le pavot participe au bon fonctionnement du système nerveux. Sa graine est aussi riche en bons gras. Produisant la morphine et la codéine, elle a des vertus apaisantes. Très utilisée en Europe centrale, elle permettrait de lutter contre le froid.
On la consomme comment ? À saupoudrer partout ! Sur des fromages à pâte dure, des biscuits ou du pain. On ajoute aussi les graines à notre purée, nos pâtes alimentaires. Moulues, elles ont un pouvoir épaississant.